Salutations œcuméniques du président de la CCE à CECC Assemblée plénière

Salutations œcuméniques à la CECC

Le 27 septembre 2016

Chanoinesse Alyson Barnett-Cowan

Présidente du Conseil canadien des Églises

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Grâce et paix à vous, mes frères et sœurs dans le Christ, évêques, invités et membres du personnel. C’est vraiment un honneur qu’il me soit demandé de vous offrir des salutations au nom de tous vos invités œcuméniques, vos partenaires dans la mission de Dieu dans un monde brisé.

 

Tout d’abord, je tiens à remercier la Conférence des évêques catholiques de son appui solide au Conseil canadien des Églises depuis plus de 30 ans. Votre conférence épiscopale a été l’une des premières du monde à adhérer à un conseil des Églises, et votre engagement ne s’est jamais démenti pour ce qui est des finances, du personnel, des communications, de l’établissement des ordres du jour et aussi des critiques constructives. Vous avez vécu votre propre réalité ecclésiale avec intégrité tout en participant à la méthode de prise de décisions fondée sur la discussion qui caractérise nos initiatives œcuméniques au Canada.

 

Je tiens à vous remercier en particulier pour l’œuvre de votre frère Mgr Daniel Bohan, de Regina, qui siégeait comme membre du conseil d’administration du CCE lors de son décès. Que son âme et l’âme de tous les fidèles défunts reposent en paix et ressuscitent dans la gloire.

 

Je vous remercie aussi pour le leadership dynamique exercé par Mgr Ron Fabbro comme vice-président du Conseil ainsi que pour les autres membres du conseil d’administration, des commissions, des comités et des groupes de travail du CCE. C’est grâce à un engagement personnel que sont formées les relations qui renforcent notre travail œcuménique, et c’est l’intégrité des participants qui assure que les Églises sont fidèles à leurs principes ecclésiologiques et à leur vocation œcuménique.

 

À l’automne de l’année dernière, votre Président m’a écrit pour exprimer l’appui indéfectible de la CECC au Conseil canadien des Églises, mais aussi pour soulever bon nombre de questions importantes. Depuis ce temps, de concert avec le Comité directeur, je me suis efforcée de porter attention à vos préoccupations. En rencontrant les leaders de la Conférence, tout comme j’ai rencontré les leaders des onze Églises membres jusqu’à maintenant, j’ai entendu dire que plusieurs Églises veulent que le Conseil fasse un choix plus rigoureux des questions qu’elle examine, qu’il prenne le temps de vraiment rechercher un consensus parmi ses membres et qu’il s’assure non seulement que les Églises parlent d’une seule voix en temps opportun et de façon publique au sujet des affaires importantes, mais aussi que nous le fassions en tant qu’Églises, c’est-à-dire en affirmant le fondement théologique de nos déclarations. Je tiens à vous assurer que le Conseil n’est pas un groupe d’intérêt, mais une entité ecclésiale, une table commune où nous pouvons nous rencontrer en tant que chrétiens pour prier, nous écouter les uns les autres et écouter le Saint-Esprit avant de parler au pays et au monde. Voilà la raison même de notre existence : chercher la vérité de l’Évangile et la proclamer ensemble.

 

En partie pour que des organismes tels que la Conférence des évêques catholiques du Canada puissent se joindre au Conseil, le CCE a été à l’avant-garde d’une méthode de prise de décisions fondée sur la discussion. Cela veut dire que les Églises essaient de parvenir à un consensus au lieu de décider une position par vote majoritaire. La méthode d’écoute mutuelle et d’écoute de l’Esprit, fondée sur la discussion, ne facilite pas des réponses rapides. Cela veut également dire que le Conseil n’est peut-être pas capable d’être aussi clair et audacieux que les Églises membres peuvent l’être individuellement. Un parfait exemple est la manière dont les Églises ont réagi à la question de l’aide médicale au suicide. La CECC et plusieurs autres Églises membres pensaient clairement qu’il ne peut y avoir aucune justification à une telle intervention dans la vie humaine. Mais d’autres Églises membres avaient des positions plus nuancées, compte tenu des situations pastorales des personnes. En conséquence, le Conseil dans son ensemble a été incapable de s’exprimer d’une seule voix, sauf sur un certain aspect essentiel. Le Conseil a été capable d’affirmer sans équivoque que tous les Canadiens et Canadiennes doivent avoir accès à  des soins palliatifs de qualité et abordables. Dans le processus suivi pour arriver à sa décision, le conseil d’administration a pris soin d’écouter un excellent exposé de la CECC sur les questions en jeu.

 

L’un des moyens pour les Églises d’apprendre les unes des autres consiste à essayer de comprendre leurs ecclésiologies opérationnelles respectives. Lors de la dernière réunion du conseil d’administration, nous avons entendu la Société des amis et l’Armée du Salut, et il serait difficile d’imaginer deux manières plus différentes de pratique en Église et de discernement. À la prochaine réunion, nous espérons entendre ce que Mgr Donald Bolen aura à dire sur votre ecclésiologie. Un tel partage nous aide à comprendre comment et pourquoi des Églises peuvent parvenir à des conclusions différentes sur des questions particulières, tout en puisant aux mêmes sources communes et en servant le même Dieu Trinité. En même temps, nous maintenons notre engagement envers l’unique objectif du mouvement œcuménique : la pleine unité visible de l’Église, si long que puisse sembler le temps nécessaire pour y parvenir. C’est notre vocation et notre motivation.

 

Le Conseil canadien des Églises se réjouit à l’avance de souligner deux anniversaires l’an prochain. L’un est le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, qui nous offre une occasion de nous exprimer de nouveau publiquement sur les valeurs que nous professons comme citoyens chrétiens. L’égalité et la justice pour tous ne sont pas seulement des valeurs sociales; elles proviennent de la tradition prophétique de nos Écritures et de la valeur de chaque personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Un anniversaire n’est pas seulement une occasion de célébrer – même si nous devrions certainement avoir du plaisir –, mais aussi une occasion d’être reconnaissants et d’évaluer si notre pays vit effectivement les valeurs qu’il prétend défendre. Une célébration véritable inclurait tout au moins un progrès dans les relations entre peuples autochtones et peuples colonisateurs, l’élimination de la pauvreté pour des milliers de personnes, particulièrement les enfants, et un respect accru pour la terre qui a été confiée à nos soins par le Créateur.

 

L’autre anniversaire est le 500e anniversaire de ce que beaucoup considèrent comme le début de la Réforme. Je suis consciente du fait que le Vatican et la Fédération luthérienne mondiale ont consacré beaucoup d’efforts au rapport et au processus intitulés Du conflit à la communion, et beaucoup d’autres Églises veulent faire avec vous cette démarche de guérison des mémoires. Nous avons entendu hier certains de ces projets. Nous attendons avec intérêt la visite du Saint-Père en Suède le mois prochain, et nous prenons au sérieux le slogan de la Réforme, semper reformanda, sachant que les Églises, divisées comme elles le sont, ont grand besoin d’être renouvelées ensemble dans le Saint-Esprit. Puisse cette année anniversaire être un plus fort stimulant à notre engagement œcuménique les uns envers les autres. Une chose que nous pouvons faire en ce sens consiste à porter encore plus d’attention à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, dont le thème en 2017, préparé par les chrétiens d’Allemagne, sera Nous réconcilier. L’amour du Christ nous y presse.

 

Pour avoir des nouvelles et des ressources en français et en anglais sur les nombreux projets du Conseil canadien des Églises, veuillez prendre le temps de visiter le site web conseildeseglises.ca / councilofchurches.ca. Vous y trouverez des liens à la documentation sur la Semaine de prière, des lettres au gouvernement sur des questions telles que les femmes autochtones assassinées et disparues, le désarmement nucléaire et la protection des personnes exploitées, ainsi que des fichiers balado de la Commission foi et témoignage sur l’enseignement de diverses Églises au sujet du salut.

 

Je vous remercie encore une fois d’avoir inclus les partenaires œcuméniques dans votre Assemblée plénière et du souci que vous portez au mouvement œcuménique, tant comme Conférence que comme dirigeants de vos propres diocèses.

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